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maigne[1], l’autre au roy d’Angleterre[2], l’autre au conte de Juilliers[3] ; et la quarte[4] qui estoit la plus jeune, estoit creantée à l’ainsné filz du duc de Brebant. Quant le roy de France vit que le conte de Haynau estoit si fort de touz costez, que il avoit Alemaigne toute à sa partie et que le roy d’Angleterre se vouloit mouvoir contre la coronne de France ; trop seroit fort par ses aliances, car ledit roy d’Angleterre avoit espousée la fille dudit conte de Hainaut. Et pour ce, manda le roy de Behaigne, le conte de Guerle[5], le duc de Brebant, l’evesque du Liege[6] et messire Jehan de Hainau, que touz fussent à lui à Compiegne[7]. Ileques s’alia aveques eulz, et pristrent grant foison de gens d’armes, et puis se departirent touz, fors le duc de Breban, auquel l’en monstra que trop seroit son filz bas marié à la fille le conte de Haynau, et trop plus grant honneur seroit que il preist la fille au roy de France. Tantost le duc s’i acorda, et fu depecié le mariage de la fille au conte de Haynaut et du filz au duc de Brebant. Et assez tost après fu ordenée une moult grant feste à Paris, à laquelle le duc de Breban

  1. Marguerite avait épousé Louis de Bavière.
  2. Philippine épousa Édouard III.
  3. Jeanne avait épousé, en 1313, Guillaume V, comte de Juliers.
  4. Élisabeth mourut sans alliance, le fils du duc de Brabant étant décédé.
  5. Renaud II dit le Roux (1326-1343).
  6. Adolphe de la Marck (1313-1343).
  7. Sur l’accord qui fut conclu le 21 juin 1332 à l’abbaye de Royallieu, près Compiègne, voir Corneille Zantfliet, dans Martène et Durand, Veterum scriptorum amplissima collectio, t. V, col. 201, et Art de vér. les dates, in-fol., t. III, p. 148.