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haut vint la conté d’Artois à la royne Jehanne de Bourgoigne, jadiz femme de Phelippe le Lonc roy de France et fille de la dite Mahaut.


VII.
Comment messire Robert d’Artois voult posséder la conté d’Artois par fausses lettres que la damoiselle de Dijon avoit fait escrire et seeller[1].

L’an mil CCC XXIX, commença messire Robert d’Artois le plait[2] contre la devant dite Mahaut contesse d’Artois pour la conté d’Artois, si comme il avoit fait l’an XVII[3], de quoy procès avoit esté fait autrefoiz. Mais ledit messire Robert maintenoit que les lettres de mariage entre messire Phelippe d’Artois[4] son pere, et madame Blanche de Bretaigne sa mere, par lesquelles ledit conté li apartenoit, si comme il disoit, avoient esté par fraude muciées et repostes[5], si les avoit trouvées. Et assez

  1. Ce chapitre n’est pas tiré de la Continuation de la Chronique latine de Guillaume de Nangis.
  2. Sur ce procès, voir : Lancelot, Mémoires pour servir à l’histoire de Robert d’Artois, dans Mémoires de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, t. X, p. 571 à 663, et, dans Positions des thèses pour obtenir le diplôme d’archiviste-paléographe, 1932 (École des Chartes), p. 35, Germaine Callies, Le procès civil et criminel de Robert d’Artois.
  3. Ce procès, qui dura plus de deux ans, fut terminé au mois de mai 1318 et Robert d’Artois fut débouté de ses prétentions (Lancelot, op. cit., p. 582).
  4. Philippe d’Artois, seigneur de Conches, fils de Robert II d’Artois et d’Amicie de Courtenai, sa première femme, mourut le 11 septembre 1298. Il avait épousé en 1280 Blanche de Bretagne, fille de Jean II, comte de Richemont, et de Béatrice d’Angleterre. Leur fils Robert naquit en 1287.
  5. Muciées et repostes, cachées et mises de côté.