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nieres. Touz ceulz, si s’alerent logier es places que les mareschaux leur avoient bailliées à ii lieues du mont de Cassel. Quant touz furent logiez, si vint l’arriere garde qui estoit la diziesme bataille, et la conduisoit monseigneur Robert d’Artois, et là avoit xxii banieres, et se traist devers le mont de Cassel, et avironna tout l’ost, et passa par devant la tente du roy, et ala à une abbaïe assez près que l’en appelle la Vastine[1] et s’i loga.

L’endemain vint le duc de Bourbon[2] en l’ost et toute sa bataille a quatorze banieres.

Les Flamens, qui sus le mont de Cassel estoient, virent le roy atout le pooir de son royaume qui estoit logiez à ii lieues d’eulz, mais onques pour ce ne se effroierent, ains mistrent leurs tentes hors de la ville et s’alerent logier sur le mont pour ce que les François les peussent veoir. Et ainsi furent trois jours les uns contre les autres, sanz riens faire. Et au quart jour se desloga le roy et s’ala logier demie lieue plus près sus une petite riviere que on appelle la Pierre[3]. Adonc vint monseigneur Robert de Flandres a toute sa bataille où il ot v banieres.

Lors le roy de France prist conseil a ses barons comment il les pourroit avoir au bas du mont, car sur le mont il n’avoit mie geu parti. Et pour ce, envoia

  1. Wœstine, Nord, arr. et cant. d’Hazebrouck, comm. de Renescure.
  2. Louis Ier.
  3. La Chronographia regum Francorum, éd. Moranvillé, t. II, p. 6, lui donne le nom de Penne. C’est, en effet, la Peene-Becque, affluent de l’Yser, qui prend sa source au pied du mont de Cassel.