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arrogaument[1], si comme l’en dit, et li demanda viii jours de espace, afin que miex en respondist ; si li fu ottroié. Lesquiex viii jours durans, ledit frere Michiel, avec un autre frere appellé Bonne Grâce[2] et i docteur en theologie appellé François[3], s’enfui par nuit en Massille et entra en la mer et s’en ala jusques à Jannes et de Jannes s’en ala vers l’antipape et Baviere et se mist en leur compaignie. Quant le pape sceut ces choses, il proceda contre eulz tant comme herites et les condampna, et ledit frere Michiel de toute administracion priva et commanda aus Freres Meneurs que il se pourveussent d’un autre general. Mais sus touz les procès fais par le pape contre ledit frere Michiel, l’en dit que ledit frere Michiel dot appeller du pape mal conseillié au pape bien conseillié.

Item, le roy de France Phelippe, en aprouvant le bon conseil des barons et des anciens sur l’ordenance du roiaume de Navarre et de la conté de Champaigne, il restitua ledit royaume de Navarre à Loys[4] conte

  1. Sur le conflit entre Michel de Césène, qui avait été nommé général des Franciscains en 1315, et Jean XXII, voir Raynaldi, op. cit., t. V, p. 396 à 400.
  2. Raynaldi (op. cit., t. V, p. 398-399) nous apprend que Michel d’Ockam s’enfuit avec Michel de Césène et Bonnegrâce de Bergame et qu’ils s’embarquèrent à Aigues-Mortes.
  3. Probablement « Franciscus de Esculo » que, dans une lettre du 6 février 1328, Jean XXII qualifie : « fautor Michaelis de Cesena » (Denifle et Châtelain, Chartularium Universitatis Parisiensis, t. II, p. 320, no 886).
  4. Il faudrait Philippe, le latin donne bien « Philippo ». Sur la cession du royaume de Navarre à Philippe d’Évreux et des comtés de Champagne et de Brie à Philippe de Valois, voir Secousse, Mémoire sur l’union de la Champagne et de la Brie à la couronne de France, dans les Mémoires de l’Académie des