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Guibelins qui sont enclos, et se aucun me veult combatre, je me deffendrai. » Adonques Phelippe se departi du siege et se esloigna environ demie liue en une place qui li sambla estre convenable pour combatre ; auquel lieu vint Galeace, et avoit devisié son ost en iii parties ; et estoit chascune partie de son ost greigneur la moitié que la compaignie Phelippe de Valois, si comme l’en dit. Si assamblerent et passerent ledit Phelippe et les siens toute la premiere partie de l’ost Galeace. Quant Phelippe de Valois vint à la seconde, si se doubta qu’il ne fust enclos ; si pristrent trives les uns aus autres, car il avoient pou de vivres par devers ledit Phelippe de Valois ; et ainsi s’en retorna sanz plus riens faire[1].


VII.
De la condamnpnacion des mesiaux[2].

En l’an mil CCC XXI, le roy estoit en Poitou, et li

  1. Le ms. fr. 10132, fol. 403, ajoute : « Et estoit encore adont li rois Robert avec le pape et li Guelfes de Gennes en grant perilz. » Philippe de Valois revint d’Italie en 1320 et non comme le dit la Chronographia (t. I, p. 256-257) à l’époque de la mort de Philippe V le Long (3 janvier 1322). Cf. Philippe de Valois avant son avènement au trône, dans Bibl. Éc. des chartes, t. XCI (1930), p. 317.
  2. Continuation de la Chronique latine de Guillaume de Nangis, éd. Géraud, t. II, p. 31 à 37, et Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 628 à 630. Cf., pour l’épisode des lépreux, Jean de Saint-Victor, Memoriale historiarum (Ibid., t. XXI, p. 673-674, et Chronique parisienne anonyme, dans Mémoires de la Soc. de l’hist. de Paris, t. XI, p. 57 à 59). Voir Lehugeur, Hist. de Philippe le Long, p. 421 à 435, pour les mesures prises par ce roi contre les lépreux et contre les Juifs.