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LXXI.
De la taille et maletoute faite en France par Engorrant de Marigny[1].

Et en cest an, le jour de la feste saint Pierre, le premier jour d’aoust, Phelippe le Biaux, roy de France assambla à Paris pluseurs barons et evesques ; et enseurquetout, il fist venir pluseurs bourgois de chascune cité du royaume qui semons y estoient à venir[2]. Adonques yceulz, ou palais de Paris venuz et assamblés le jour dessusdit, Engerran de Marigny, chevalier, coadjuteur le roy de France Phelippe et gouverneur de tout le royaume, monta, de son commandement en i eschaufaut avec le roy et les prelaz et les barons qui ylec estoient sur ledit eschaufaut seant, et en estant monstra et manifesta, aussi comme en preschant au peuple qui ylec estoit devant l’eschaufaut, oyant touz les prelaz dessus diz, la complainte le roy, et pourquoy il les avoit fait ylec venir et assambler. Et fist son tiexte de nature et de nourreture, en descendant sus les royaux et sur la ville de Paris où les devant diz royaux, ou temps ancien, de leur nature avoient acoutumé de y avoir leur nourreture. Et pour ce, appelloit-il Paris chambre royal, et que le roy s’i devoit plus fier pour avoir bon conseil et pour avoir aide, que en nulle autre ville. Et si dit et monstra

  1. Tout ce chapitre n’est pas tiré de la Continuation de la Chronique latine de Guillaume de Nangis.
  2. Voir E. Boutaric, La France sous Philippe le Bel, p. 39-40. Ce furent des États-généraux convoqués pour le 1er août 1314 (Henri Hervieu, Recherches sur les premiers États-généraux, p. 106-107).