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roy de France, qui puis après fu conte de Poitiers, Jehanne, l’ainsnée fille au duc de Bourgoigne espousa[1].


LXI.
Comment le commun de Paris s’esmut[2].

Et adecertes, en ycest an meismes, à Paris, pour les louages des maisons que les bourgois de Paris vouloient prendre du peuple a bonne monnoie et forte qui alors estoit appellée, grant dissencion et descort mut et esleva[3]. Et lors s’esmurent pluseurs du menu peuple, si comme espoir[4], foulons et tisserans, taverniers et pluseurs autres ouvriers d’autres mestiers, et firent aliance ensemble, et alerent et coururent sus i bourgois de Paris appellée Estienne Barbete, duquel conseil, si comme il estoit dit, les louages des dictes maisons estoient pris à la bonne et forte monnoie ; pour laquelle chose, le peuple estoit esmeu et grevé. Et lors premier, le jeudi devant la Thiphaine[5], envayrent et

  1. Le mariage de Philippe le Long avec Jeanne, fille d’Othon IV, comte palatin de Bourgogne, et de Mahaut, comtesse d’Artois, fut célébré à Corbeil au mois de janvier (cf. Continuation de G. de Nangis, t. I, p. 357 ; Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XXI, p. 28 et 647).
  2. Continuation de la Chronique latine de Guillaume de Nangis, éd. Géraud, t. I, p. 355-356. Cf. Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 594. Les Grandes Chroniques donnent plus de détails sur cette sédition que la Continuation de G. de Nangis.
  3. La cause de cette sédition fut le rétablissement de la forte monnaie qui avait été fait par l’ordonnance du 8 juin 1306 (Ord., t. I, p. 441. Cf. Borrelli de Serres, Recherches sur divers services publics, t. II, p. 542).
  4. Espoir, probablement.
  5. 5 janvier 1307. La Chronique parisienne anonyme, dans