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vant diz freres, tant nobles comme non nobles accusoient de heresie sanz cause, et les faisoient, par les seneschaux et baillis le roy ou par leurs serjans, par paines en prison detenir ; dont moult de foiz avenoit que ceulz qui donnoient peccune aus freres s’en eschapoient tantost sanz estre malmis. Desquelles felonnies faites, ja soit ce que le roy par devant ce eust cogneu par un noble homme appellé le vidame de Piquegny[1], chevalier sage et loyal et très gentilz, lequel en l’an devant passé avoit ylec envoié, la vengance à dissimulacion proloigna jusques atant que de plus sage et de plus sain conseil fust après ce enformé. Et pour ce que ledit chevalier, aucun de prison, sanz la volenté des freres delivra, comme il usast de l’auctorité et legacion royal en yces parties et en yces freres en yce point non reposans, firent ce dit chevalier par toute la terre de Paris publiquement et manifestement prononcier et escommenier. Encontre des quiex la sentence, ycil faisant appel, et lors la besoigne de son appel maintenant, jusques à Rome ensuivi. En la prosecucion d’icelle bsoigne, comme moult y entendist de

    méridionales, voir D. Vaissete, Hist. de Languedoc, nouv. éd., t. IX, p. 227-228, et t. X, col. 379 à 386 ; Boutaric, La France sous Philippe le Bel, p. 84-86. Cf. Bernard Gui, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XXI, p. 747-748 ; B. Hauréau, Bernard Délicieux et l’Inquisition albigeoise, p. 83 à 101.

  1. Jean, seigneur de Picquigny, vidame d’Amiens, fut envoyé en 1301, avec Richard Neveu, archidiacre d’Auge dans l’évêché de Lisieux, comme enquêteur-réformateur dans la sénéchaussée de Toulouse pour informer contre Bernard de Saisset, évêque de Pamiers, puis contre les inquisiteurs. Excommunié par ces derniers, il en appela au pape et mourut en Italie le 29 septembre 1304 (Hist. de Languedoc, nouv. éd., t. IX, p. 216, 228, 259-260).