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qui participanz avoient esté de la mort des Juis, par certain temps à estre essilliez et povres, et vivre d’aumosnes.


XXXVIII.
Comment Charles de Valois ala à Rome[1].

Après, en l’an de grâce ensuivant mil CCC et I, le frere le roy de France, Loys conte de la cité de Evreux[2], la fille Phelippe filz au noble conte d’Artois, qui Marguerite avoit non, espousa. Et en ycest an ensement, Charles conte de Valois, avec moult de nobles, environ la Penthecoste, se parti de France[3] et vint à Rome, ordenant après de l’empire de Constantinoble guerroier qui à sa femme apartenoit, se le pape l’ottroioit ; lequel conte Charles, du pape Boniface et des cardinaux, avec très grant honneur et reverence fu receu, vicaire et deffendeur de l’eglise de Rome fu establi ; et par tout l’an les adversaires de l’eglise de Rome en Touscane guerroia.

  1. Continuation de la Chronique latine de Guillaume de Nangis, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 584. Cf. éd. Géraud, t. I, p. 328.
  2. Louis, fils de Philippe le Hardi et de sa seconde femme Marie de Brabant, créé comte d’Évreux par Philippe le Bel en 1307, épousa, en 1301, Marguerite, fille de Philippe d’Artois, seigneur de Conches.
  3. Charles de Valois partit au mois de mai 1301, fut reçu le 3 septembre suivant à Anagni par Boniface VIII, qui lui donna pleins pouvoirs pour pacifier l’Italie, et après une campagne en Toscane, en Calabre et en Sicile, revint à Paris vers la Chandeleur 1303 (J. Petit, Charles de Valois, p. 52-88).