Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 8.djvu/133

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tuteur et deffenseur le conte d’Artois de tout le royaume de Cecile[1]. Tant comme il fu ou pays, les anemis ne furent onques si osés qu’il y meissent le pié ne n’oserent onques venir à bataille contre li, et dist l’en communement que se il ne fust ou pays demouré, que tout Puille et toute Calabre fust tournée en celle année meismes.

Le premier filz le roy Phelippe, qui Phelippe avoit non, espousa madame Jehanne fille le roy Henri de Navarre et conte de Champaigne[2].


XXXVIII.
De la mort l’apostole Martin. Apres lui, fu esleu le pape Honnoré[3].

[4]L’an de grâce mil CC IIIIxx et V, le jour de l’Annon-

  1. G. de Nangis ajoute que le pape lui fit aussi parvenir de l’argent « magnam summam pecuniæ in suæ gentis sustentationem et regni Siciliæ subsidium destinavit ». Charles Ier, qui déjà le 10 août 1284 avait créé Robert d’Artois vicaire général de la Sicile, le nomma à sa mort régent du royaume. Ce choix fut ratifié par Martin IV qui, par une bulle du 16 février 1285, lui adjoignit le cardinal Girard de Parme (L. Cadier, Essai sur l’administration du royaume de Sicile sous Charles Ier et Charles II d’Anjou, p. 112 et 113).
  2. Ce fut le 16 août 1284 que Philippe le Bel épousa Jeanne, fille et héritière de Henri le Gros, roi de Navarre et comte de Champagne, mort depuis 1274. La Chronique latine de G. de Nangis ajoute qu’il fut fait chevalier le jour de l’Assomption. Rec. des Hist. des Gaules et de la Francde, t. XX, p. 569. Cf. Chronique de Primat, ibid., t. XXIII, p. 103.
  3. Guillaume de Nangis, Gesta Philippi regis Franciæ, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 526-529.
  4. Avant la mention de la mort de Martin IV, G. de Nangis parle d’une grande tempête qui sévit en France le 24 novembre