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cion contre lui et l’assistrent en i chastiau que l’en appelle le Crat[1], qui siet assez près de Babiloine. Tant crut et monteplia le descort entre eulz que l’une partie occist l’autre.


XXVIII.
De la voie que le roy de France fist au Mont de Marchant[2].

Le roy de Phelippe assambla grant foison de ses barons et s’en ala en Gascoigne, à une ville qui a non le Mont Marchant[3]. D’autre part vint le roy d’Espaigne avec de ses plus nobles de son pays et commencierent à parler de l’injure et du descort que le roy d’Espaigne faisoit à madame Blanche et à ses enfanz. Le roy d’Espaigne estoit à sejour à Baionne[4], si comme messages aloient

  1. La Chronique de Primat l’appelle « le Car ». C’est la principauté de Karac qui appartint aux chrétiens jusqu’en 1189. Elle comprenait les terres et les oasis situées à l’est et au sud de la mer Morte jusqu’à la frontière d’Égypte et à la mer Rouge.
  2. Guillaume de Nangis, Gesta Philippi regis Franciæ, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 513-515. Les Grandes Chroniques ont encore omis la première partie de ce paragraphe de G. de Nangis relative aux fêtes données en 1279 par le roi de France en l’honneur de Charles, prince de Salerne, fils de Charles, roi de Sicile, qui était venu en France, et à la blessure reçue par Robert, comte de Clermont, frère de Philippe III, dans un tournoi fait à Paris lorsqu’il fut armé chevalier.
  3. Mont Marchant, auj. Mont-de-Marsan, Landes, ch.-l. de dép. Philippe le Hardi arriva dans cette ville le 29 novembre 1280 (Langlois, op. cit., pièce justif. no XVII, p. 436).
  4. Alphonse X, roi de Castille, vint à Bayonne le 24 novembre (Langlois, ibid.).