Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 6.djvu/34

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
cès de son pere, et comment tout le royaume se tint bien apaié de lui[1].


[2]Des hores mais, puis que nos nos somes aquité de retraire en françois la vie et les faiz au bon roi Loois le Gros, qui tante paine sofri en son tens et tante batale forni contre ses enemis, et tant durs asauz sofri por son regne defendre, si nos convient à entendre à porsivre les faiz de son bon fil le roi Loois, celi qui par la divine inspiration fonda l’abaïe de Saint Port, qui or est apelée Barbeel[3], où il repose corporement.

[4]Atant commencerons l’estoire qui dit ensi que li jones rois Loois, qui au tens son pere ot esté coronez, si comme l’estoire a desus conté, sot asez tost, par plusors messages, le decès de son pere. Asez tost après ce que il ot oïes ces noveles et il ot garnie la duchée d’Aquitaine[5] par le consel de ses barons, si se hasta de venir vers son regne por desavancier les robaors et les guerres qui legierement soulent sordre es deviemenz[6] des rois, et s’en vint hativement jusques à Orliens[7]. Là apaisa l’orguel et la forsenerie d’aucuns

    Neues Archiv, t. VI, p. 119-128, et A. Molinier, Vie de Louis le Gros, par Suger, Introduction, p. XXXI-XXXIV).

  1. Bibl. nat., ms. fr. 2813, fol. 211 vo.
  2. Ce premier paragraphe reproduit par les Gesta Ludovici VII semble être de l’auteur des Grandes Chroniques.
  3. L’abbaye cistercienne de Barbeaux (Seine-et-Marne, arr. de Melun, can. du Châtelet-en-Brie, comm. de Fontaine-le-Port) fut fondée en 1147.
  4. Historia gloriosi regis Ludovici, éd. A. Molinier, chap. I, publiée à la suite de la Vie de Louis le Gros, p. 147-178.
  5. Latin : « ducatu Aquitanie consulte tutoque locato ».
  6. Ès deviemenz, aux morts ; latin : « regibus decedentibus. »
  7. Louis VII dut être à Orléans après le 8 août 1137 et avant