Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 6.djvu/25

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et le dernier, surtout, fut admirablement placé pour être bien renseigné.

Rigord, qui, en 1205, était déjà au seuil de la vieillesse[1], dut donc naître vers les années 1145 ou 1150. On ne connaît pas le lieu de sa naissance ; originaire du bas Languedoc[2], on présume seulement qu’il pouvait être encore dans son pays entre 1183 et 1186, d’après les détails qu’il donne sur le mouvement provoqué dans le Midi, en 1183, par le charpentier du Puy, appelé Durand[3] et la mention d’un tremblement de terre qui, en 1186, se fit sentir à Uzès[4]. Il nous apprend lui-même qu’il exerçait la profession de médecin[5] et qu’avant d’embrasser la vie religieuse il cherchait déjà à écrire un livre des gestes de Philippe-Auguste[6], mais que sa pauvreté, la difficulté de se procurer le nécessaire, le souci des affaires l’avaient beaucoup gêné dans l’exécution de ce projet. Enfin, après être entré à l’abbaye de Saint-Denis[7] et après avoir travaillé pendant dix ans à ce livre[8], sur les prières de l’abbé Hugues Foucaud, il se décida à le publier et à l’offrir au roi[9] dans les premiers mois de l’année 1196[10]. Il assista encore le 7 juin 1205 à la remise à l’abbaye de Saint-Denis des

  1. « Fere in senio. » H.-François Delaborde, Œuvres de Rigord et de Guillaume le Breton, t. I, p. 163, § 145.
  2. « Natione Gothus. » Delaborde, op. cit., p. 1.
  3. Op. cit., § 25.
  4. Op. cit., § 40.
  5. « Professione physicus. » Op. cit., p. 1.
  6. « Librum gestorum Philippi Augusti. » Op. cit., p. 4.
  7. Il était au prieuré d’Argenteuil le 10 février 1189 (n. st.). Op. cit., § 64.
  8. H.-F. Delaborde, op. cit., Notice sur Rigord, p. IX et XXX.
  9. Op. cit., p. 5.
  10. Op. cit., Notice sur Rigord, p. IX et XXX.