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INTRODUCTION


Suivant la méthode qu’il adopta dès le début de son œuvre, Primat, pour retracer la vie de Louis VII, chercha d’abord les éléments de son travail dans la Continuation d’Aimoin. Mais, n’y trouvant qu’une histoire incomplète et se rendant compte, en particulier, que la relation de la deuxième croisade, un des principaux événements de ce règne, y était complètement omise, il fit appel à Guillaume de Tyr pour combler cette lacune. Dès le XIIIe siècle, l’histoire si intéressante des croisades de Guillaume de Tyr avait été traduite en français sous le titre de Livre ou Roman d’Éracles, et mise ainsi à la portée de tous. Primat, qui, dans les Grandes Chroniques, n’avait pas d’autre but que de rendre les monuments de notre histoire accessibles à toutes les intelligences, se contenta d’insérer dans son œuvre la partie de cette traduction qui retraçait les péripéties de la deuxième croisade[1].

Quant à la partie empruntée à la Continuation d’Aimoin et qui nous donne le tableau des premières et des dernières années du règne de Louis VII, elle n’est elle-même que la copie intégrale de l’œuvre connue de nos jours sous le nom d’Historia gloriosi regis Ludovici. Or,

  1. L’emprunt fait par Primat à Guillaume de Tyr va du livre XVI, chap. xix, au livre XVII, chap. viii, du Roman d’Éracles, et occupe plus de la moitié de l’histoire de Louis VII. Il s’étend de la page 14 à la page 64 de notre édition.