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marchié que li malade de Saint Ladre de Paris avoient au defors de la cité. Ceste chose fist-il aus proieres de mainz, qui proié l’en avoient, et meismement à la proiere d’un sien serjant, qui moult li estoit loiaus et li procuroit toutes ses besoignes. Quant il ot ce marchié achaté, il le fist venir dedenz la cité, en une place qui est apelée Champiaus ; là fist-il faire, par le devant dit serjant, II granz hales où li marcheant peussent estre quant il plovroit, et vendre leur danrées plus netement. Clorre les fist et bien fermer, pour ce que les marchaandises qui là demoroient par nuit, peussent estre gardées sauvement. Par defors fist faire loges et estaus, et par desus les fist bien covrir, que se il plovoit, que on ne laissast pas pour ce à marcheander, et pour ce maesmement que li marcheant n’eussent domage par la pluie.

[1]Li rois qui moult estoit curieus de l’acroissement dou regne et de ses lieus soustenir et amender, fist clorre le bos de Vincenes de hauz murs et de fors[2],

    toriques et topographiques sur la ville de Paris, t. II, Quartier des Halles, p. 24). Ce fut probablement Louis VI qui établit un marché en cet endroit (Jaillot, Ibid., p. 23). Voir encore, sur les halles de Paris et leur établissement, Léon Biollay, Les anciennes halles de Paris, dans Mémoires de la Soc. de l’Hist. de Paris, t. III, p. 293 et suiv.

  1. Rigord, Gesta Philippi Augusti, § 21.
  2. Guillebert de Metz, dans sa Description de la ville de Paris sous Charles VII, dit en effet que le bois de Vincennes est « enclos de moult haulx murs » et Antoine Astesan dans Paris et les principales villes de France sous le règne de Charles VII, qu’il est entouré d’une muraille continue « murali circumvallata corona » (Le Roux de Lincy et L.-M. Tisserand, Paris et ses historiens aux XIVe et XVe siècles, p. 226 et 544). L’abbé Le Beuf dit avoir encore vu les vestiges de cette muraille épaisse