toit li XVmes anz commenciez. Ses peres, li bons rois Loys, ne fu pas à Rains au coronement son chier fil, car il estoit ja si seurpris de paralesie[1] que il ne pooit mais aler ne chevauchier.
[2]Nous n’avons pas propos de descrire toutes les choses que il fist au commencement de son regne, car la gandeur de l’ovre et la simplece de nostre sens et de nostre parole seroit tost à charche et à anui à ceus qui ont apris à oïr choses bien dites et briement.
Au commencement donques de son regne, il ot la paor de Nostre Seigneur fermée en son cuer ; et pour ce, avoit biau commencement d’estre sages, car ausi com dit Salemons, « la paors de Nostre Seigneur est commencemenz de sapience[3] » ; dont il prioit humblement à Nostre Seigneur en ses oresons, que il li degnast adrecier toutes ses voies et touz ses faiz. Il ama joutise come sa propre mere ; il essauça misericorde par deseur justise tant com il pot et dut ; il garda touz jors verité, ne ainiques de soi ne l’estranja[4]. Et pour ce que il li plut au commencement de son aage et ou
- ↑ Louis VII était tombé malade après son retour d’Angleterre à la suite d’un refroidissement dont il fut atteint en se rendant à Saint-Denis (Benoît de Peterborough, dans Rec. des hist. des Gaules et de la France, t. XIII, p. 181. Cf. Rigord, éd Delaborde, p. 13, note 3). La mère de Philippe-Auguste, Adèle, ne fut également pas présente à son sacre (A. Cartellieri, op. cit., t. I, p. 43).
- ↑ Rigord, Gesta Philippi Augusti, § 5.
- ↑ Psaume CX, vers. 9.
- ↑ Le royal ms. 16 G VI, fol. 329 vo, ajoute en marge : « Continence en mariage garda plus que oncques n’avoit fait roy devant luy », traduisant ainsi la phrase de Rigord (p. 14) : « Continentiam conjugalem pre omnibus aliis regibus in domum suam transtulit. »
