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XXVII.


Comment le desloial conte Guillaume de Chalon persecuta l’eglise Saint Pere de Cligni et en fist grant occision par les Brebançons, et comment le roy en prist la vengance, car il desherita le conte et fist pendre les homicides à hautes fourches[1].


[2]Après cete noble vengance, ravint en Borgoigne uns des plus cruex faiz et des plus horribles à oïr qui ainques avenit en terre de chrestiens. Car li daloiaus cuens Guillaumes de Chalom[3], qui osa Dieu tenter en ce que il prit durement à asalir et à grever la noble eglise Saint Piere de Cligni[4], trop asembla grant pople d’une gent que on apele Brabançons[5]. C’est une maniere de gent qui Dieu ne croit ne n’aime, ne cognoistre ne veut la voie de verité. Par la force de cete daloial gent, ala rober la devant dite eglise de Cligni. Li covenz de laienz issi encontre ce tyrant sanz lance et sanz escu et sanz armes, fors solement des armes Damedieu ; c’est des aornemenz de saint Eglise a toz les

  1. Bibl. nat., ms. fr. 2813, fol. 221 vo.
  2. Historia gloriosi regis Ludovici, chap. XXIII.
  3. Ce comte de Chalon était Guillaume Ier, fils de Gui de Thiers, qui lui succéda au plus tard en 1113.
  4. Cluny, Saône-et-Loire, arr. de Mâcon, ch.-l. de cant.
  5. Ce sont les Routiers ou Brabançons, bandes de mercenaires. Voir sur cette attaque de Cluny, qui eut lieu en 1166, H. Géraud, Les routiers au douzième siècle, dans Bibliothèque de l’École des chartes, t. III, p. 131. Cf. Ernest Petit, Histoire des ducs de Bourgogne de la race capétienne, t. II, p. 162 à 169. Suivant cet auteur, ce serait Guillaume II, fils de Guillaume Ier, comte de Chalon, vivant encore, qui arauit conduit l’expédition contre Cluny.