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esté morz ou pris se il ne s’en fust fuiz, puis fu-il pris et amenez devant l’empereor et contrainz à dire pourquoi il avoit ce fait. Et pour ce que il fu chose provée que il avoit la guerre commencié et en son tort, fu-il chaciez en essil. En ce palais demora li empereres tout cel yver et i tint general parlement. Avant que il s’en partist, retornerent li message que il avoit envoiez par tout son roiaume pour l’estat de sainte Eglise reformer, et par desus ce i ajousta-il quanque il cuida que i fust profitable, ne riens n’i lessa que il ne cerchast et examinast tout quanque il i sout à amender et ajousta aucuns chapitres de lois[1] par cui defaut les causes n’estoient pas bien jugiés, qui moult sont porfitables et sont gardées jusques aujord’ui en jugement.

En ce tens n’avoit li empereres point de fame, car la roine Ermenjars avoit esté morte novelement. Si ami l’amonesterent et li loerent que il se mariast ; si le faisoient le plus pour ce que il se doutoient que il vosist deguerpir l’empire pour entrer en religion. A la parfin s’i acorda et il li quistrent et amenerent de toutez parz nobles puceles filles de hauz barons[2]. Une en espousa qui avoit non Judith ; si estoit fille le conte Velpium[3].

  1. C’est à cette diète synodale d’Aix-la-Chapelle de 819 que l’on attribue l’addition à la loi salique publiée par Pertz, Leges, t. I, p. 225.
  2. « Et undecumque adductas procerum filias inspitiens » (Vita Hludowici).
  3. « Judith, filiam Welponis nobilissimi comitis » (Ibid.). Thegan, chap. xxvi, fait connaître la famille de Judith « de nobilissima progenie Bawariorum… quæ erat ex parte matris, cujus nomen Eigilwi, nobilissimi generis Saxonici ». — Voir Fr. Schmidt, Die Anfänge des Welfischen Geschlechtes, Hanovre, 1900, in-4o.