Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 4.djvu/76

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

goire[1] qui à Karlemaine aportoient response de ce que il avoit mandé par escrit. Ovec iaus envoia Looys, li empereres, messages, Leon, l’evesque de Regie, et Ricoin, le conte de Poitiers[2], pour renoveler l’amor et l’aliance entre les ii empereors.

En cele année, tint li empereres general parlement à Es la Chapele. Par toutes les provinces de son roiaume envoia preuzd’omes et loiaus de son palais et esprovez en droit pour amender les torz faiz et pour faire à chascun droit et justice[3]. Bernart, son neveu le roi de Lombardie manda. Cil i vint volentiers[4] et li empereres li donna granz dons et puis le congea.

En ce tens vindrent à cort li messagier Grimoart, le prince de Bonivent, pour obeir à la volenté l’empereor. Pour leur segneur jurerent que il rendroit chascun an viim souls de deniers d’or[5] es tresors l’empereor[6].

iii fiuz avoit li empereres, Lothaire, Pepin et Looys ;

  1. Dans le latin, Grégoire est appelé : « Gregorium diaconem. »
  2. D’après l’Art de vérifier les dates, t. II, p. 349, Ricuin aurait été comte de Poitiers en même temps que Bernard. Mabille a relevé cette erreur dans son travail sur le Royaume d’Aquitaine et ses marches, p. 40.
  3. Cf. Thegan, De gestis Ludovici pii imperatoris, chap. xiii. Voir aussi E. de Rozière, Recueil général des formules usitées dans l’empire des Francs du Ve au Xe siècle, t. II, no 449, p. 544.
  4. Suivant Hegan, op. cit., chap. xii, Bernard vint faire hommage et prêter serment de fidélité : « Et tradidit semet ipsum ei ad procerem, et fidelitatem cum juramento promisit. »
  5. Déjà, en 812, Grimoald avait dû payer un tribut de vingt-cinq mille sous d’or à Charlemagne (Éginhard, Annales, année 812).
  6. Le royal ms. 16 G VI, fol. 193 vo, ajoute en note : « Ça