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à Lyons seur le Rone. De là manda au roi Loys de France, par ses messages, que il li venist à l’encontre là où il porroit mieuz à son aesement ; et li rois envoia encontre lui aucuns de ses evesques et li requist que il venist jusques à Troies, et commanda que li evesques du roiaume li amenistrassent ses despens. Encontre lui vint à Troies ès kalendes de septembre[1], car il n’i pot plus tost aler pour sa maladie. Lors assembla grant concile[2] de touz les evesques du roiaume et de la province de Belge. En cel concile, fist relire l’escommeniement dont il avoit escommenié à Rome Lambert et Albert et Formose et Gregoire[3], et requist à touz les prelaz leur assentement en cel escomeniement, et li prelat li requistrent que ausi com il avoit ce fait reciter par escrit, ausi leur otroiast à avoir, si que il peussent mieuz et plus certainement pronuncier leur assentement. Ensi leur otroia li Apostoiles, et l’endemain, quant li conciles fu assemblez, baillierent à l’Apostoile leur escrit qui contenoit tele sentence :

« Sire, sains Peres des peres, apostoiles Jehans de la sainte Eglise de Rome, nous, evesques de France

  1. D’après une lettre de Jean VIII, Louis le Bègue aurait été déjà à Troyes le 18 août : « Anno Incarnationis… D CCC LXXVIII, XV kal. Septembris… in presentia domini Ludoici serenissimi Regis in presenti concilio residentis… apud Trecassinam urbem pro statu sancte Dei ecclesie sinodale concilium celebrantis » (Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. IX, p. 167, no XVIII).
  2. Sur ce synode de Troyes, cf. Labbe et Cossart, Sacrosancta concilia, t. IX, col. 306 à 320, et Héfelé, Hist. des conciles, t. VI, p. 101-112.
  3. « Gregorium nomenculatorem » (Annales de Saint-Bertin).