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froiz[1] se combatirent aus Normanz qui habitoient seur le flum de Loyre, par l’aide des genz qui sont delà le flum, et en occistrent entor lx. En cele bataille pristrent un moine apostate ; c’est à dire renoié de la foi, qui la foi crestiene avoit guerpie et s’estoit mis ovec les Normanz. Et pour ce que il fesoit aus crestiens tant de mal com il povoit, li firent-il couper la teste.

[2]En cele tempeste, vindrent li Normant, la seconde foiz jusques à Paris ; l’abaïe de Saint Germain roberent et bouterent le feu dedenz le celier, et puis retornerent charchié de despoilles de ce que il avoient partout tolu et robé.

En ce tens, commanda li rois Kalles aus Mansiaus et aus Thorenjons et à ceus qui habitent de là le flum de Saine[3], que il fermassent les citez et feissent fortereces contre les assauz des Normanz. Et quant li Normant

    d’Auxerre, margrave de Neustrie, oncle de Charles le Chauve, abbé de Saint-Germain-des-Prés et de Saint-Martin de Tours, fut comte de Paris après la mort de Robert le Fort ; il mourut le 12 mai 886 (voir sur lui Émile Bourgeois, Hugues l’Abbé, margrave de Neustrie et archichapelain de France à la fin du IXe siècle. Caen, 1885, in-8o.

  1. Godfrid, comte du Maine, qui en 866 succéda dans ce comté à Roricon II, son frère.
  2. Cette mention relative au pillage de Saint-Germain-des-Prés par les Normands ne se trouve que dans un ms. des Annales de Saint-Bertin et dans le continuateur d’Aimoin (Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. VII, p. 107, note c. Cf. les Annales de Saint-Bertin et de Saint-Vaast, éd. de l’abbé Desheisnes, p. 199, note 3, et Aimoin, éd. Jacques du Breul, p. 313).
  3. « Carolus vero civitates Transsequanas, ab incolis formari rogavit, Cinomannis scilicet ac Turonis » (Annales de Saint-Bertin, année 867 ; Mon. Germ. hist., Scriptores, t. I, p. 486).