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non Hasam[1]. Là se rapareilloient pour combatre derechief contre li, se il aloit en ces parties. Quant li rois oï ces noveles, il assembla ses genz qui puis estoient à li venues de France ovec ceus que il avoit devant, et mut sanz demore au lieu où il estoient assemblé. A els se combati ausi beneureusement com il ot fait devant, car la plus grant partie en fu occise et l’autre prise et mise en chaitivoisons[2], et François ravirent totes lor despoilles et firent proie de quanque il avoient. Lors torna li rois son chemin par devers orient ; premierement vint au flueve de Wisaire[3], et puis à un autre qui a non Albe, en cerchant tot le païs et en degastant par feu et par occision ; et quant il ot totes ces contrées destruites, il retorna vers France, fame espousa qui avoit non Fastrade[4] ; Françoise estoit de nation et fille à un conte qui avoit non Raous. En poi de tens après conçut et enfanta au roi ii filles.

En cele année trespassa de cest siecle la roine Berte, mere le roi, qui fame ot esté son pere le roi Pepin. En la tierce yde de juin[5] morut ; dame pleine de bones mors et de douce memoire. Ensepouturé fu en l’eglise de Saint Denys en France, coste à coste du roi Pepin

  1. Hasam, la Hase, affluent de l’Ems.
  2. Chaitivoison, captivité.
  3. Ms. S. G. (Sainte-Geneviève), Winsa.
  4. Fastrade, fille de Rodolphe, comte de Franconie, épousa Charlemagne à Worms. Ses deux filles sont Théodrade, qui devint abbesse d’Argenteuil, et Hildrude, abbesse de Faremoutiers (P. Anselme, Histoire généalogique, t. I, p. 30).
  5. Berthe mourut le 4 des ides de juillet, soit le 12 juillet 783, à Choisy-au-Bac (Oise), où elle fut d’abord enterrée, depuis ramenée à Saint-Denis pour y être ensevelie à côté de Pépin (voir Annales d’Éginhard et Annales Laurissenses, dans Pertz, Mon. Germ. hist., Scriptores, t. I, p. 164 et 165).