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Si les portoient en charetes et en litieres, et li auquent, sor muls et sor chevaus por enterrer ou cimitiere de Blaives[1] (sic), duquel nous avons lassus parlé. En celi cimitire maismes, furent enterré par noz mains cit noble baron : Estouz li cuens de Langres, Salemons et Sances li dux de Borgoigne, Hernauz de Biaulande et Auberis li Borgoignon, Guinarz et Estormiz, Attes et Thyerris Yvorins et Yvoires, Berengiers et Berarz de Nubles, et Naimes, dux de Baiviere, et xm d’autres persones. Mais Constantins, li prevoz de Rome, il et maint autre Romain et Pullois en furent mené par mer en la cité de Rome et noblement ensepouturé. Pour les âmes de touz ceus qui là furent enterré, fist Karlemaines doner aus povres en la cité d’Alle xm[2] onces d’argent et autant de besanz d’or, à l’example de Judas Machabée, ausi com il ot fait en la cité de Blaives.

[3]Après ces choses, nous en alasmes tuit ensemble à la cité de Viene, et je, Turpins, demorai en la cité moult travailliez et moult afebloiez des granz travauz, des cos et des plaies que je avoie soufert en Espagne, et Karlemaines s’en ala droit à Paris, o tot ses oz, qui moult restoit ja afebloiez pour les travauz et plus encore pour le duel de Rolant, d’Olivier et des autres barons.

    Basses-Pyrénées, arr. de Pau, ch.-l. de cant., et non Mauléon, comme l’indique Paulin Paris, Grandes Chroniques, t. II, p. 279.

  1. Blaives. C’est une erreur reproduite par beaucoup de manuscrits. On a dans le texte latin : « In cimiterio in Ailis campis » ; il faut donc ou cimitiere d’Aleschans.
  2. Ms. lat. 5925, fol. 147, XII milia ; royal ms. 16 G VI, fol. 181, « xiim » ; Turpini historia (éd. Castets, p. 56), « duodecim millia ».
  3. Turpini historia Karoli magni, chap. xxx.