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seigneur l’epistre l’empereor Karlemaine. Après ces choses s’en ala li empereres en Baiviere ; là ordena des besoignes de Pannonie et puis retorna à Es la Chapele au mois de decembre ; là demora tant de la saison que la Nativité Nostre Seigneur fu passée.


II.
Coment li Brebançon et li Flamenc sont atrait de la gent de Saisoigne, et puis de Godefroi le roi de Danemarche ; coment il prist parlement à l’empereor, et puis pourquoi li apostoiles Leons vint à lui, et de Cappane un prince des Huns, et puis coment li empereres envoia Challot, son fils, à ost sor les Esclavons, et coment li empereres assena terres à ses III fiuz. Après, coment il envoia Challot, son fil, sor les Sorabiens et Pepin sor les Mors.

[1]Quant la saisons novele fu revenue et il fist tens covenable pour ostoier, li empereres assembla ses oz pour ostoier en Saisoigne. En la terre entra a grant force. Touz les Saines qui habitent delà le flum d’Albe[2] fist passer par de deça en France, et fames et enfanz. Lor païs dona à une autre maniere de gent qui sont apelé Abrodite. De cele gent sont né et atrait, si com l’on dit, li Brebançon et li Flamenc, et ont encores aucuns cele meesme langue[3]

  1. Annales d’Éginhard, année 804.
  2. D’après Éginhard, ce seraient les Saxons de la Wigmodie : « Omnes qui trans Albiam et in Wohmuodi habitant Saxones. » Cette région, située entre l’Elbe et le Weser, correspondrait à peu près à l’ancien duché de Brême.
  3. Cette dernière phrase est de l’auteur des Grandes Chroniques.