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LES HYTIIMES FONCTIONNELS 45

devenue d'ailleurs inaehinale, si bien qu'elle n'implique aucun eirort de volonté ni d'attention, d'où économie de force. Tout est donc constant, et le rythme s'explique ainsi très simplement. Habituellement, il est à peu [)rès aussi régulier que celui du cœur; mais, sa suspension momentanée étant moins dangereuse, il est soumis à l'action de la volonté, qui peut ii son gré l'accélérer, le ralentir, l'arrêter. D'autre part, les émotions peu- vent aussi le troubler : on a la poitrine oppressée parla joie ou la douleur, on halète de désir ou de volupté, on étoulfe de rire ou de colère, on suf- loque de rage, on est suffoqué par la surprise, on retient son souftle dans l'attente inquiète (i).

C. - LE llYTHME DE LA MARCHE.

§ 37. Quant au rvthme de la marche, j'ai déjà montré comment la régu- larité de son amplitude s'explique sans qu'il soit besoin de faire intervenii- aucune autre mesure que le sens cinétique. Chacun de nous adopte une certaine amplitude par économie de force, afin de n'avoir plus à faire de ce côté aucun effort de volonté ni d'attention. Pour la même raison, cha- cun adopte également une certaine intensité et une certaine vitesse, contrôlées par le sens dynamique. Amplitude constante, intensité cons- tante et vitesse constante, le pas a son rythme habituel, presque aussi régulier que celuiducœur et de la respiration. Au rythme du pason connaît le caractère de 1 homme. Mais ici, plus encore que pour la respiration, la volonté peut intervenir. Nous pouvons augmenter l'amplitude et précipi- ter l'allure de notre marche, ou inversement. Mais même alors le pas adopté temporairement présente un rvthme régulier, sous le contrôle du sens cinétique et du sens dynamique — sauf dans les troubles de la santé, du système moteur, delà sensibilité, de l'intelligence, de la volonté. Car les émotions, par exemple, se traduisent aussi dans notre démarche : elles l'accélèrent, la ralentissent, l'afï'olenL On marche d'un pas allègre, à pas pesants, à pas craintifs, à pas comptés; on court comme un fou.

s5 38. Grâce au contrôle du sens cinétique et du sens dynamique, nous pouvons imprimer un rvthme régulier au mouvement du bras — par exemple, quand il va et vient dans la marche, comme un balancier — au mouvement de la tête, etc., etc.

D. — CONCLUSION.

i:^ 39. Rvthme du cœur, rythme de la respiration, rythme du mouvement des membres, nulle part nous n'avons besoin de faire intervenir la moindre

(i) La respiration, d'après M. Wundl, est « vioUficlit... das fcinslo RcaL'fiis auf rascli vonibcT- gchciide Modificalionon derGcfûhlc » (P/ivs. Psych., II, p. 298).