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T.r, RITHMF.

Dans ce rythme, la division en unités est indiquée en principe par un éner- gique accroissement d'intensité, soit du mouvement, comme dans la danse, soit du son, comme dans la musique et les vers. C'est là ce qu'on appelle temps marqué on ictus. 11 n'y en a qu'un (>) dans les mesures simples, bi- naires (2/4, y/S) ^^^ ternaires (3/4, 3/8) (i) ; deux ou trois, un fort (^) et un ou deux plus faibles (>) dans les mesures composées, binaires (4/4) ou ternaires (6/4, 6/8; 9/4, 9/8) (2). Dans les grandes mesures ou mesures surcomposées, le temps marqué présente jusqu'à trois degrés d'intensité ; c'est le cas dans le dochmius grec (v. ex. .r"), ainsi que dans nos mesures à 12/4 ou à 12/8 :

£g:j:^QiTi^„^^j__ j_M

-J=ic

ïà

-^

"h^r J— J:

3

GOSSEC.

Dans leur notation musicale, les Grecs indiquaient le temps marqué par un point suscrit, au moins le temps marqué principal. Dans la nôtre, nous le faisons précéder d'une barre, mais seulement aussi le temps marqué principal quand la mesure est composée (o).

Le rythme intensif consiste donc dans le retour du temps marqué à in- tervalles sensiblement égaux (4)- Ces intervalles, c'est-à-dire les unités rythmiques, peuvent être tous divisés de la même manière, en parties égales (spondées et dactyles) ou inégales (trochées, bacchées, etc.), si bien qu'à ce point de vue le rythme est uniforme. C'était le cas dans la musique grecque. Il en est de même en principe dans la nôtre, où la mesure se dé- compose en temps égaux. Mais le principe n'est guère observé que dans les mélodies populaires et souvent dans les passages vraiment lyriques de nos opéras, presque toujours aussi dans les marches et surtout dans les danses. Nos grands compositeurs modernes emploient d'ordinaire un rythme si varié que souvent la division en temps n'est plus guère qu'une illusion ou un procédé pratique pour battre la mesure. On s'en convaincra en par- courant la partition de Tristan et Yseult ou du Crépuscule des Dieux (o).

(i) V. ex. w (3/8).

(3) V. ex. X, x (6/8), ex. y et ex. c (l/Zt ou C). Dans l'ex. v' il y a alternance du ternaire et du binaire (5/8).

(3) Dans la phrase de Gosscc, p. ex., les signes > , ^ et > disparaissent, et il y a une barre avant les notes surmontées ici de > , du moins avant la deuxième et la Iroisièmo.

(/i) Cp. Ciccron, de Orat. III, XLVIII, i85 : Numerosum est in omnibus sonis atque uociljus quod habet quasdam imprcssiones et quod mctiri possumus interuallis acqualibus.

(5) Quand AYagner s'élève contre le rythme, il songe évidcninicnl au rytlmic uniforme, qu'il