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I, IIOMOPIIOME 1q3

semble bien qu'il ait aussi recherché la rime. En tout cas. les exemples en ■;ont extrêmement nombreux chez lui :

(rt) Rime finale :

Teneris labellis molles morsiunculac. Nostrum orgiorum /M/y;/to/iunculae, Papillarum horridularum oppressiuncuh\e (i).

Psc'iiil., G- et suiv.

(Z») Rime batelée (v. Première Partie, ^ 270, 4") :

Stulti hauJ scimus, frustra ut simus, quom quid cupienler dari.

Pseucl., 683.

Scis amorem, scis laborem, scis egestatem meam (2).

Jh.. 690.

Ennius abuse de l'homophonie sous toutes ses formes :

Caelum nitescere, arbores frondescere, Vites laetificae pampinis pubescere, Rami bacarum ubertate incuruescere.

Trag., 192 et suiv.

Moerentes, flentes, lacrimantes, commiserantes.

.1////., 107.

Tite, tute, Tali, tibi tanla, tyranne, tulisti (3).

Ann., i33.

Ces excès ridicules étaient bien faits pour dégoûter de la rime et de l'allitération. Aussi les grammairiens les citent-ils pour prévenir contre l'emploi ou l'abus de l'homoeoteleuton (rime) et du parhomoeon (allitéra- tion) (4). L'homophonie s'associait dans l'esprit des poètes lettrés aux dic- tons triviaux ou au moins prosaïques, à la poésie populaire et vieillotte, de

(i) Dans l'.4((^//«jVe, v. ôog et suiv., il y a jusqu'à dix rimes en -arii, ciinj finales et cinq médianes.

(2) Ce qui prouve bien que cliez Plaute la rime est ciicrcliée, c'est qu'elle napparait pres(pio plus chez ïérencc. — Dans les Tables Eugubincs, la rime est aussi fréquente que l'allitération : totar Tarsinater | trifor Tarsinater — Tuscer Naharcer | Jabuscer nomner — nerf çihitu | an çihitu — jovie liostatu | an-hostatu. — tursitu treniitu — sonilu savitu — ninclu nepitu | hondu holtu — preploiiatu | prcviçlatu.

(3) Maître Ilolofernes n'aurait pas mieux dit; I will sometliing affect llie letter, for it argues facility : ïho prcyfixl princess pierc'd and prick'd a pretty pleasing pricket (Sliakespearc, Love's Labour's Losl. IV, ii).

(4) Y. Cbarisius (Keil, p. 282, 2), Diomède (p. ii'»7, 12), Donal (p. 3g8, ■x\). Pompée (So.'i, i), (cp. Cornificius ad. Her, IV, 12, 18). C'est précisément de leur temps <pie la rime com- mence à reparaître dans la poésie littéraire ; cette coïncidence n'est pas fortuite. — Plusieurs siècles auparavant, dans le discours d'Agathon à la fin du Banquet, Platon a certainement parodié le langage rythmé et rimé de Gorgias : -îaoTr,Ta aiv ~op;'l^uJv — 'avv.oTr,Ta :;o';;lwv — vt

Verrier, Métrique anglaise, II. i3