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102 ESTHETIQUE DU UTTllME

Ce vers est aussi fréquent, ou h peu près, que le septénaire trochaïque. Térence et Plante en remplissent des scènes entières. Aussi est-il devenu chez eux un vers indépendant et complet, qui s'emploie toujours kx-'-x îtr/cv, sans qu'il soit besoin de terminer la tirade par un dimètre catalec- tique. Chez Plante, les d.'ux hémistiches de l'octonaire à coupe avancée sont traités comme deux vers distincts (i) :

Perduelles pénétrant se in fugam, ibi nostris animus additust.

Amph., 260.

Chez Horace {Épodes, 17), chez Sénèque (^1^^ 7/19), chez Prudence^ (Cath., 1. 2, II, 12), chez Ausone (III, 2, IV, 2, XXYIII, k: Epist. IV. 71, XVI, 2; Epigr., 3o, 99, 11/4), etc., etc., l'octonaire s'est nettement résolu en deux petits vers distincts, qui finissent par se grouper souvent eu strophes de quatre :

Instant sorores squalidae ; Sanguinea iactant uerbera; Fert laeua semustas faces, Turgentque pallentes genae.

Sénèque. (rf) Octonaire trochaïque :

— ^ — ^ — ^ — ^j — ^ — ^ — ^ — ^ (2).

Quid respectas? Nil periclist : numquam, dum ego adero hic te tanget.

Adelphoe, 167.

Comme ni les Grecs ni les Romains ne terminaient une période par une cadence féminine, ce vers ne peut s'employer isolément ni y.a-i zv.yo^) : il ne se rencontre que par petits groupes suivis d'un septénaire (ô) ou d'un dimètre catalectique, qui finissent sur un temps fort (secondaire).

Je n'ai guère cité que des poètes anciens, ceux qui par le caractère de leurs œuvres, contribuèrent le plus sans aucun doute à répandre dans le peuple romain les octonaires et les septénaires. Ces vers apparaissent fré- quemment aussi chez Varron, Lévius, Catulle et les poètes de l'empire, mais sous une forme plus châtiée, plus proche des modèles grecs : les pieds forts n'admettent plus le spondée ; l'octonaire ïambique a régulièrement la coupe avancée, il se résout plutôt en deux petits vers. Les cantica de Sénè- que, par exemple, ont certainement aidé à entretenir dans le peuple la connaissance familière et même l'emploi de ces mètres.

coupe reculée du septénaire (v. note 2). J'avance ou je recule mon déjeuner suivant que je le transporte de midi à onze heures ou à une heure : j'avance la coupe en la mettant après quatre pieds juste au lieu de quatre pieds et demi (M. Havet mesure par ïambes). En pareil cas, le troi- sième pied est obligatoirement pur (-L v^). Le septième l'est toujours (-L u). Les autres admettent des substitutions diverses. La coupe avancée est conforme au modèle grec ; mais la coupe- ordinaire rappelle celle du saturnien.

(i) V. Ilavet, /. c, § 3o3, p. i55.

(2) Tous les pieds admottoiil des substilulions diverses.