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ORIGINE ET ÉVOLl'TION DES METRES POÉTIQUES l40

n'est qu'un organe. Ce n'est pas là une simple hypothèse : nous connais- sons dans plusieurs cas le nom des poètes qui ont « créé » des mètres nou- veaux par l'emploi régulier de certains pieds ou par la combinaison de mètres anciens. Archiloque en a inventé un grand nombre. Alcman a atta- ché son nom à la tétrapodie dactylique catalectique in syllabam ou mètre Alcmanique. Quant au tétramètre dactylique, il a disparu de bonne heure (i) ; il s'était transformé en hexamètre, à peu près de la même manière que le vers d'Otfrid en Nibelungenvers (2). Le vers que j'ai cité plus haut est un tétramètre ïambique ; c'est un vers populaire, qu'ont dédaigné les tragiques ; seul le sixième pied doit être pur (.l J), et l'ana- cruse du conséquent peut se transporter à la fin de l'antécédent. On l'ap- pelle vers Aristophanien.

§ i54- L'intonation fixe du grec se transforma peu à peu en accent (d'intensité) ; la quantité des syllabes se bouleversait en même temps, les accentuées brèves s'allongeaient, et les inaccentuées longues par nature abrégeaient leur voyelle. Cette évolution était sans doute accomplie au m siècle de notre ère (3). La versification se transformait aussi par degrés de quantitative en incomplètement accentuelle et par conséquent syllabique (cp. § i44 et 1A6). Le veis politique, c'est-à-dire populaire, s'adapta sous cette forme nouvelle au rythme du tétramètre ïambique.

X I X X I X X I .r X I x(Jx), x|xx|xx|x|x.

Les Pleurs de Philippe le Solitaire, v. i.

PsELLius (xi" siècle).

Le vers politique apparaît dès le iv* siècle de notre ère, chez Apollinaire d'Alexandrie.

3" Le vers latin.

§ io5. Le vers national des Romains, le vers saturnien, n'est qu'une

(i) Les prosodiaquos le continnoiit sous forme tic résolution. a du se changer d'abord en

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Cp., toutefois, p. 1^8, note 2.

(3) Le premier témoignage de celte transformation se trouve dans une scholie, non datée, au texte d'un métricien de l'époque des Antonins, Héphestion: l'accent avait déjà rendu la syllabe autrefois purement tonique « plus longue » que les autres (v. Scriplores melrici Graeci, éd. Westphal., 1,98; cp. I" Partie, § io3 et 10/4)- Babrius (II ou III s.), Xonnus (IV s.), Colluthus (V s.) etc. choisissent toujours une « accentuée » comme avant-dernière syllabe de l'ïambiquc scazon et de rhexamèlre. V. Vendryes, Traité d'accentuation grecque, Paris, IQO^, P- 3o-32.

(4) Il y a un accent sur l'une ou l'autre des deux syllabes x.