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l34 ESTHÉTIQrE PU RÏTHME

C'est h bon escient que je dis durée indéterminée : rien n'indique: i" si chaque syllabe remplit un temps ; 2" si la forte vaut le double de la faible; 3° si elles ont une durée proportionnelle à leur durée dans la langue usuelle, etc. Dans les deux premiers cas, le chant défigurerait la quantité ; dans le troisième, il n'y aurait entre les deux parties de la mesure ni égalité ni rapport simple et constant (i). C'est la troisième forme qu'il faut probable- ment regarder comme primitive. Mais on a dû tendre de bonne heure aux autres, surtout à la deuxième.

2" Versification quais titative.

§ i43. Par suite de notre tendance à prolonger les sons forts, certaines langues attribuent à la partie forte de la mesure une durée longue et une syllabe longue ou prolongeable, à la partie faible une durée brève et une syllabe brève ou non prolongeable (2). La versification est alors quantita- tive. Il y en a d'incomplètement quantitatives, comme celle du sanskrit:

x|xx|xx|_w;x (3) 'sa 'id dé'vêsu gacchati(4)

Rigvéda, I, i, 4,

et de complètement quantitatives, ou à peu près, comme celle du grec an- cien :

w — '-' : • — ^ — '-' i — V ' ' )

Euripide, Ti., 544-

Le perse, le sanskrit et le grec ancien n'avaient pas à tenir compte de leur accentuation intensive, qui était aussi variable que sans doute faible et se rattachait d'ailleurs à la quantité (6). Quant à l'intonation fixe, le ton

j'emploie la translitération usuelle. Toutefois, j'indique le ton ou intonation fixe par un accent placé avant la syllabe tonique, la quantité en mettant dans tous les cas le signe - au-dessus dis voyelles longues. — Sur le mètre, v. Allen, \\x\\\tis Zeilschrift, XXH , 558etsuiv.

(i) Il en est souvent ainsi dans notre musique (v. § 11, ii3 fin et 117 fin). Cette irrégularité n'a donc rien d'inadmissible.

(2) V. /■■c Partie. § 109.

(3) Dans les schémas de celte espèce, _ indique aussi que la dnrée de deux temps premiers (= (jo) est attribuée à une syllabe longue ou prolongeable; w , cjue la durée d'un temps premiiT est attribuée à une syllabe brève ou non prolongeable. — Los trois quarts des dimètres védi- ques les plus anciens présentent la forme x_x_x_wX (v. Arnold, l cdic Mètre, p. i65 et l'o), et un tiers la forme x _ ^ _ ^ _ w x (v. (6., p. 1.^0). Le rytlimc fondamental est donc bien « ïain- bique ».

(4) « Celui-là certes arri\e aux dieux ».

(5) V. Christ, Metrik, 2« éd., p. 35 1. La forme ordinaire est x ] _ w •: _ x | _ ^ j x. En tout cas, la dernière syllabe de la période est indifTéronto.

(6) V. § io4. '