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120 ESTIIÉTIQIF. Dl RYTHMF.

elles par la rime intérieure, rassonanec ou l'allitération ; j'en al cité des exemples divers dans la Première Partie (§ 276). Ces homophonies sont mainte fois soulignées dans le chant par l'emploi de certaines notes, sur- tout des notes fondamentales de la mélodie. Il existe des jeux de timbre encore plus complexes. L'assonance et l'allitération croisées sont des plus simples :

T fome from //aunts of coot and //ern

Tenntsox, The Brook.

On peut aussi grouper les parties de la section par l'opposition de deux timbres vocaliques, surtout quand elle est mise en relief par l'allitération ou la consonance :

I slip, I slide, I gloom, I glanée

Ib. (i).

Enfin, on peut avoir recours à des correspondances plus discrètes, à une harmonie i'ocalique : tantôt on n'emploie que des timbres clairs ou des timbres sourds, tantôt on les fait alterner ou on les oppose d'un membre à l'autre. Ex. :

With hsp of leaves and r/pple of rain

Savixburxe, Atalanta in Calydon.

Outre l'allitération (l, l ; r, /), la consonance (lis/», rip/Ae^ et l'asso- nance (h'sp, r/pple), on remarque dans ce vers l'emploi exclusif de timbres clairs au temps marqué.

Dans le suivant, les fortes présentent tour à tour un timbre grave [ot/,a;] et un timbre aigu [i, e] :

And the rose like a Nj mph to the haXh addrest.

Shelley, The Sensitiçe Plant.

Pour bien ressortir, il faut que ces effets soient mis en relief par le temps marqué, et à leur tour ils contribuent par là même à souligner le rythme intensif, à indiquer le groupement des sons en sections rythmiques. Dans le chant, le dessin mélodique les rend aussi parfois plus sensibles en s'y adaptant et il y gagne pour son compte en netteté. Ainsi, le rythme inten- sif, la mélodie et le timbre se combinent pour faire de la section rythmi- que un tout solidement organisé, pour lui donner une individualité bien nette (2).

Les silences.

§ i33. La pause est donc intensive, temporelle, mélodique et parfois indiquée par la rime ou l'assonance. Plus elle est importante, mieux elle se

(i) V. li-e Partie, § 272.

(2) On en verra un exemple dans la Ille Partie, ^ 335. — Sur les jeux de timbre, bien que je sois loin d'admettre toutes les conclusions de M. Maurice Grammont, je renvoie encore à son livre sur le Vers Français, p. 321-386. — Cp. aussi I'"'^ Partie, § 272 et 273.