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LIVRE I

LE RYTHME

CHAPITRE I

LE RYTHME

§ 2. Le rythme proprement dit, le rythme concret, est constitué par une division perceptible du temps ou de l'espace en intervalles sensiblement égaux, que nous appellerons intei'i'alles rythmiques ou unités rythmiques. On peut dire aussi que le rythme est constitué par le retour, à intervalles sensiblement égaux, d'un phénomène déterminé ou même tout simplement du signe qui rend la division du temps ou de l'espace perceptible à l'ouïe, à la vue, au toucher, au sens musculaire. Le tic tac d'une horloge déter- mine un rythme temporel, et une suite de barres équidistantes un rythme spatial, parce qu'il y a là une division perceptible du temps ou de l'es- pace (i). La division d'une longueur en mètres n'est pas perceptible et ne constitue pas un rythme. Enfin, il faut au moins trois unités ryth- miques pour nous donner la sensation du rythme : la deuxième, en répé- tant la première, nous fait pressentir un rythme, et la troisième est néces- saire pour confirmer ce pressentiment.

!;> 3. Dans notre définition du rythme, le mot « sensiblement » a en réalité une triple signiiication. Il veut dire avant tout que l'égalité des intervalles tombe directement sous les sens, nous est directement sensible, comme celle des secondes, contrairement à celle des heures, bien que dans les deux cas la division du temps nous soit perceptible par le tic tac ou la sonnerie de l'horloge, ainsi que par la marche des aiguilles. Mais il faut entendre

(i) C'est sur la réalité objective que se fonde cette distinction entre ryilinic temporel et rytlimr; spatial. Je ne prétends pas qu'elle soit exacte au point de vue subjectif.