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I.E RYTHME OU CHANT I i i

bien qu'à la somme des sons faibles, le piemier formant la ( ér.: (b -/.iiu) ypiv::) et la seconde l'i'pj'.ç (s avw ypz'fc:). Ces appellations boiteuses s'expli- quent par cette complication que le son fort peut se résoudre (XJîjfJat) ■en deux sons, deux sons faibles se contracter Çmr.ziXzfix:) en un seul :

-^yy (dactyle) devient ainsi ^_ (spondée) -^ (trochée) :.^w (tribraque)

-yj^^ (péon majeur) —k>- (crétique)

Le pied tout entier peut se contracter en une seule note (zcjç znr.z-Jiv.:) :

' — ' — u w , i-l- — u 5 '—1—: — \j \j \j .

Le mouvement avait des variations ou [j.£-:a|3cXa( (i). On peut en voir un exemple dans l'adaptation des pieds du genre égal au genre double. Ils pré- sentent alors des durées irrationnelles et forment un pied irrationnel : par

.exemple, le dactyle cyclique ( - v^ v^ = J . J^J , au lieu de J J J ), le

spondée irrationnel des vers trochaïques (a _r= J . J , (2), au lieu de

J J), etc.

La notation musicale des Grecs n'admettait pas l'anacruse. Aussi les pieds sont-ils décroissants ou croissants (o'.x^zp'x y.x-' àvTÎGss'.v), suivant que la phrase musicale commence ])ar un temps fort ou par un temps faible:

Décroissants. Croissants,

genre égal : .1..,^ (dactyle) (3) wwJ. (anapeste) (3)

— double: -i v^ (trochée) ^^ (ïambe)

— sescuplc : ^^^^(péon) w^_ (bacchée) (4)

C'est là une simple question de notation, qui ne permet pas de conclure au caractère décroissant ou croissant du rythme : ainsi, d'après les musi- ciens grecs, le rythme ïambique et le rythme trochaïque sont convertibles l'un en l'autre par la suppression ou l'addition d'une xp~'.: initiale ; chez les métricicns, ils lorment une i-'.-'/.oy.i, et sont classés ensemble sous le nom de rythme ïambique, parce que l'ïambe est plus fréquent que le trochée (5). La scansion croissante ou ïambique est certainement inexacte ; jSI. Ilavet le démontre dans sa Mclrique (^ aVl-2^|8) (6). Nous verrons plus loin pour- quoi les anciens lavaient conservée.

(i) Plus exaclcmont, pour les distinguer des modulations (ij.3-:x|ioÀa'. aE^izai), uîTaiîoÀa'. gjO- jiiza;. (Jc terme s'appliquait aussi au cliangonn^nt do mesure.

(2) C'est bien ainsi qu'il faut mesurer (v. III l'arlie, {5 i38).

(3) La contraction de ces deux pieds présente la mémo iormc au point de vue du nombre et

de la durée des syllabes (a/^'j.a): . Mais il y a ime dlIFércnce d'accentuation (o'.atpooà zaT '

eIoo; ou zat' ivTiOsatv) : 1 — (T-ov^a-o; a-ô Oj'tîoj:), _ .:- (i-ovoa'o; an' apasuj;).

(l'i) ij ■ w w , ou péon 2, n'existe pas (v. Reinacb, Revue de métrique, I, i. p. i.'î).

(5) C'est surtout par les coupes qu'on peut voir si le rythme est croissant ou décroissant : <lans le tétramèlre et les systèmes anapesliques, par exemple, elles indiquent un ryliune croissant.

(6) V. aussi .\lfrcd Ooiset, La Poésie de Pindarc, 2" éd., Paris, 18^6, p. 38. .M. Croiset es- time avec raison qu'on doit regarder les deux syllabes du spondée irrationnel comme sensible- ment égales (op. noie 2).