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LE UYTIIME ARTISTIQUE

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n'emploie en réalité qu un petit nombre de mètres, et ils dérivent par dil- iérenciation d'un mètre unique, qui s'explique par les considérations des i^ loS-ioy, soit en lui-même, soit dans ses développements divers. Le rythme du travail, d'ailleurs, est en général simplement binaire ou ternaire, aussi bien par le genre que par ralternancc, et au lieu de s'imposer à notre sens du rvthme, il est bien plutôt réglé par lui ainsi que par les lois phvsiolo- giques du mouvement (i). Parmi les danses chantées de Norvège et de Suède, la plus populaire est Vwi'e vadmel (^Vei^a vadmaal) ou Vàva çadmal, c'est-à-dire « Tissons de la bure ». On ne voit pas en quoi le rythme rap- pelle cette occupation: celui de la musique est moulé sur celui des paroles, qui forment des pieds trissyllabiques ordinaires. Voici le texte et l'air nor- végiens (2) :

vad - mcl , slaa til - sain - men , la

Le rythme du travail a certainement beaucoup servi à exercer notre sens du rythme et par suite à le développer: ici encore, c'est tout ce qu'il est permis d'ainrmer.

Le fonctionnement régulier des organes phonateurs sous la direction du sens du rythme et sous l'impulsion des émotions, voilà où il faut chercher l'origine des formes du rvthme vocal : ébauchées dans le langage ordi- naire, elles n'ont fait que se régulariser et s'enrichir dans le chant, c'est-ii- dire dans la musique et la poésie, puis dans chacun de ces deux arts sépa- rément.

(i) Cp. : TJio song lliat ono sings while al work is not somelliing fittcd la llio work, but cornes frotn llio niovemenls of the body in tbo spécifie acls of labor ». 1". B. Gummcre, The Be- fjinninfjs of Poetry, éd. de 1898, p. 108.

(2) D'apris \orsk Leheboij, par Xora Kobbcrsiad, Krislianla, 1901, p. 36.