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la veuve d’étienne bathory.

thory furent trouvés et pris dans la maison du pêcheur Ferrato, c’est qu’ils avaient été trahis par l’Espagnol Carpena. Mais s’ils avaient été arrêtés, trois semaines avant, dans la maison de Trieste, c’est que des traîtres les avaient dénoncés aux agents de la police autrichienne.

— Des traîtres !… dit Mme Bathory.

— Oui, madame, et la preuve de cette trahison résulta des débats mêmes de l’affaire. Une première fois, ces traîtres avaient surpris au cou d’un pigeon voyageur un billet chiffré, adressé au comte Sandorf, et dont ils prirent le fac-similé. Une seconde fois, dans la maison même du comte Zathmar, ils parvinrent à obtenir un décalque de la grille qui servait à lire ces dépêches. Puis, lorsqu’ils eurent pris connaissance du billet, ils le livrèrent au gouverneur de Trieste. Et, sans doute, une partie des biens confisqués du comte Sandorf servit à payer leur délation.

— Ces misérables, les connaît-on ?… demanda Mme Bathory, dont l’émotion faisait trembler la voix.

— Non, madame, répondit le docteur. Mais, peut-être les trois condamnés les connaissaient-ils, et auraient-ils dit leurs noms, s’ils eussent pu revoir une dernière fois leur famille avant de mourir ! »

En effet, ni Mme Bathory, alors absente avec