Page:Verne - Mathias Sandorf, Hetzel, 1885, tome 2.djvu/221

Cette page a été validée par deux contributeurs.

215
sur les parages de malte.

Le docteur, Pierre Bathory, l’équipage, tous étaient sur le pont, pressentant quelque complication grave.

En effet un accident venait d’arriver. Le clapet de la pompe à air n’agissait plus, le condenseur fonctionnait mal, et, après quelques tours bruyants, comme si des détonations se fussent produites à l’arrière, l’hélice s’arrêta tout à fait.

Un pareil accident était irréparable, du moins dans ces conditions. Il aurait fallu démonter la pompe, ce qui eût demandé plusieurs heures. Or, en moins de vingt minutes, drossé par ces rafales, le steam-yacht pouvait être à la côte.

« Hisse la trinquette !… Hisse le grand foc !… Hisse la brigantine ! »

Tels furent les ordres donnés par le capitaine Köstrik, qui ne pouvait plus disposer que de sa voilure pour se relever, — ordres auxquels l’équipage s’empressa d’obéir en manœuvrant dans un admirable ensemble. Si Pointe Pescade, avec son agilité, si son compagnon, avec sa force prodigieuse, lui vinrent en aide, cela va sans dire. Les drisses eussent plutôt cassé que de ne pas céder aux pesées de Cap Matifou.

Mais la situation du Ferrato n’en était pas moins très compromise. Un bateau à vapeur, avec ses