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mathias sandorf.

Pointe Pescade et Cap Matifou souhaitèrent le bonjour au docteur et à Pierre Bathory.

« Merci, mes amis, répondit le docteur. Avez-vous bien dormi dans vos couchettes ?

— Comme des loirs qui auraient la conscience tranquille ! répliqua gaiement Pointe Pescade.

— Et Cap Matifou a-t-il fait son premier déjeuner ?

— Oui, monsieur le docteur, une soupière de café noir avec deux kilos de biscuit de mer !

— Hum !… Un peu dur, ce biscuit !

— Bah ! pour un homme qui, jadis, mangeait des cailloux… entre ses repas ! »

Cap Matifou remuait doucement sa grosse tête, — manière à lui d’approuver les réponses de son camarade.

Cependant le Ferrato, par l’ordre exprès du docteur, marchait à toute vitesse, en faisant jaillir deux écumantes colonnes d’eau sous le tranchant de son étrave.

Se hâter d’ailleurs n’était que prudent. Déjà même, le capitaine Köstrik, après en avoir causé avec le docteur, se demandait s’il n’y aurait pas lieu de venir en relâche à Malte, dont on pourrait voir les feux vers huit heures du soir.

En effet, l’état de l’atmosphère était de plus en plus menaçant. Malgré la brise d’ouest qui fraîchis-