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sur les parages de malte.

de Sava et de Sarcany avait été reculé par la mort de Mme Toronthal, — il était résolu à ne rien faire avant qu’il n’eût été célébré.

Un de ses agents de Raguse le tenait au courant de tout ce qui s’y passait, et surveillait la maison de Mme Bathory avec autant de soin que l’hôtel du Stradone.

Telle était alors la situation. Le docteur attendait impatiemment que toute cause de retard eût cessé. S’il ignorait encore ce qu’était devenu Carpena, dont on avait perdu la piste après son départ de Rovigno, Silas Toronthal et Sarcany, résidant toujours à Raguse, ne pouvaient lui échapper.

Les choses étant ainsi, que l’on juge de ce que le docteur dut éprouver, quand, le 20 août, une dépêche de son agent arriva au Stadthaus par le fil de Malte à Antékirtta. Cette dépêche mentionnait, d’abord, le départ de Silas Toronthal, de Sava et de Sarcany, puis, la disparition de Mme Bathory et de Borik qui venaient de quitter Raguse, sans qu’il eût été possible de retrouver leurs traces.

Le docteur n’avait plus à s’attarder. Il fit venir Pierre. Il ne lui cacha rien de ce qu’il venait d’apprendre. Quel coup ce fut pour lui ! Sa mère disparue, Sava, entraînée on ne savait où, par Silas Toronthal, et, il n’en pouvait douter, toujours aux mains de Sarcany !