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sur les parages de malte.

Quant à la maison du docteur Antékirtt, les colons l’appelaient le Stadthaus, c’est-à-dire la maison de ville. Là demeurait, non le maître, mais le premier d’entre eux. C’était une de ces adorables habitations mauresques, avec miradores et moucharabys, patio intérieur, galeries, portiques, fontaines, salons et chambres décorés par d’habiles ornemanistes venus des provinces arabes. Pour sa construction, on avait employé les plus précieux matériaux, des marbres et des onyx, qui sortaient de cette riche montagne du Filfila, exploitée sur le golfe de Numidie, à quelques kilomètres de Philippeville, par un ingénieur aussi savant qu’artiste. Ces carbonates s’étaient merveilleusement prêtés à toutes les fantaisies de l’architecte, et, sous le puissant climat d’Afrique, ils revêtaient déjà cette nuance dorée que le soleil, comme avec un pinceau, promène au bout de ses rayons sur les pays de l’Orient.

Artenak, un peu en arrière, était dominée par l’élégant clocher d’une petite église, pour laquelle la même carrière avait fourni ses marbres blancs et noirs, qui s’approprient à tous les besoins de la statuaire et de l’architecture, ses bleus turquins, ses jaunes arborisés, curieux similaires des anciens produits de Carrare et de Paros.

En dehors de la ville, — passim, — sur les croupes