ne s’était mêlé à la foule que pour y retrouver Sava Toronthal !
Ses yeux se refermèrent alors. Il réfléchissait à tout ce qui était advenu depuis ce jour. En songeant à Sava qu’il croyait, qu’il devait croire mariée, une douloureuse angoisse l’étreignait, et il était tenté de maudire ceux qui l’avaient arraché à la mort !
Pointe Pescade vit bien que cette fête de Gravosa rappelait à Pierre de tristes souvenirs. Il n’insista donc pas, il garda même le silence, se disant à part lui :
« Une demi-cuillerée de bonne humeur à faire prendre toutes les cinq minutes à mon malade, oui ! voilà bien l’ordonnance du docteur, mais pas commode à suivre ! »
Ce fut Pierre, qui rouvrit les yeux quelques instants plus tard, et reprit la parole :
« Ainsi, Pointe Pescade, demanda-t-il, avant l’affaire du trabacolo, vous ne connaissiez pas le docteur Antékirtt ?
— Nous ne l’avions jamais vu, monsieur Pierre, répondit Pointe Pescade, et nous ignorions jusqu’à son nom.
— Depuis ce jour vous ne l’avez jamais quitté ?
— Jamais, si ce n’est que pour quelques missions, dont il avait bien voulu me charger.