Page:Verne - Mathias Sandorf, Hetzel, 1885, tome 2.djvu/124

Cette page a été validée par deux contributeurs.

118
mathias sandorf.

Sans doute, le docteur avait une connaissance exacte du plan de ce cimetière. Sans doute aussi, son intention n’était pas d’y entrer par la porte — ce qu’il venait y faire devant être fait secrètement.

« Suivez-moi, » dit-il à Pointe Pescade et à son compagnon, qui s’étaient avancés vers lui.

Et tous trois commencèrent à longer le mur extérieur, que le vallonnement du terrain élevait par une pente assez sensible.

Après dix minutes de marche, le docteur s’arrêta ; puis, montrant une brèche qui provenait d’un récent éboulement du mur :

« Passons, » dit-il.

Il se glissa par cette brèche. Pointe Pescade et Cap Matifou la franchirent après lui.

Là, l’obscurité était plus profonde sous les grands arbres qui abritaient les tombes. Cependant, sans hésiter, le docteur suivit une allée, puis une contre-allée qui conduisait à la partie supérieure du cimetière. Quelques oiseaux de nuit, troublés à son passage, s’envolaient de çà et de là. Mais, hormis ces hiboux et ces chouettes, il n’y avait pas un être vivant autour des stèles éparses sous les herbes.

Bientôt tous trois s’arrêtèrent devant un modeste monument, une sorte de petite chapelle, dont la grille n’était pas fermée à clef.