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LE VOLCAN D’OR

SECONDE PARTIE


I

UN HIVER AU KLONDIKE



Un tremblement de terre, très localisé d’ailleurs, venait de bouleverser cette partie du Klondike, comprise entre la frontière et le Yukon, que traversait le cours moyen du Forty Miles Creek. Il s’était fait sentir jusqu’à une demi-lieue en amont de l’autre côté de la frontière.

Du reste, si le Klondike n’est pas exposé à de fréquentes secousses sismiques, ses entrailles renferment des agrégats quartzeux, des roches éruptives, indiquant que les forces plutoniques l’ont travaillé à son origine ; ces forces, endormies seulement, se réveillent parfois avec une violence peu ordinaire. Au surplus, dans toute cette région des Montagnes Rocheuses dont les premières ramifications prennent naissance aux approches du Cercle polaire arctique, se dressent plusieurs volcans dont la complète extinction n’est pas certaine.

En tout cas, que l’éventualité des tremblements de terre ou des éruptions ne soit guère à craindre dans le district, il n’en est pas ainsi des inondations dues aux crues soudaines de ses creeks lors de la fonte des neiges.

En effet, Dawson-City n’a pas été épargnée et, si ce n’est le Yukon, du moins son tributaire, le Klondike, qui sépare la ville de son faubourg, a souvent débordé et emporté le pont qui les réunit l’une à l’autre.

Quant au territoire du Forty Miles Creek, c’était un double désastre qu’il avait subi. Le bouleversement complet de son sol entraînait la destruction des claims sur une étendue de plusieurs kilomètres des deux côtés

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