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KÉRABAN-LE-TÊTU.

fait apporter pour vous, s’écria-t-elle. Il me semble que voilà bien une grande heure que nous ne les avons regardées !

— Le penses-tu ? murmura Amasia, en prenant un collier et des bracelets, qui scintillèrent sous ses doigts.

— Avec ces bijoux, le seigneur Ahmet espère vous rendre encore plus belle, mais il n’y réussira pas !

— Que dis-tu, Nedjeb ? répondit Amasia. Quelle femme ne gagnerait pas à s’orner de ces magnifiques parures ? Vois ces diamants de Visapour ! Ce sont des joyaux de feu, et ils semblent me regarder comme les beaux yeux de mon fiancé !

— Eh ! chère maîtresse, lorsque les vôtres le regardent, ne lui faites-vous pas un cadeau qui vaut le sien ?

— Folle ! reprit Amasia. Et ce saphir d’Ormuz, et ces perles d’Ophir, et ces turquoises de Macédoine !…

— Turquoise pour turquoise ! répondit Nedjeb, avec un joyeux rire, il n’y perd pas, le seigneur Ahmet ?

— Heureusement, Nedjeb, il n’est pas là pour t’entendre !

— Bon ! s’il était là, chère maîtresse, c’est lui-