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Voici la description que Benjamin fait de cette ville où commence le pays de Noureddin, roi des Turcs :

« La ville est fort grande et fort belle, ceinte de murailles ; le terroir abonde en jardins et en vergers à quinze milles à la ronde ; on ne voit point dans toute la terre de pays si fertile que celui-ci. La ville est située au pied du mont Hermon, d’où sortent les deux rivières d’Amana et de Pharphar, dont la première passe par le milieu de la ville, et dont les eaux sont conduites par des aqueducs dans les maisons des grands, aussi bien que dans les places et dans les marchés. Ce pays commerce avec tout le reste du monde. Le Pharphar arrose de ses eaux les jardins et les vergers qui sont en dehors de la ville. Les Ismaélites ont à Damas une mosquée appelée Goman-Dammesec, c’est-à-dire synagogue de Damas. Il n’y a point de bâtiment semblable dans toute la terre. On dit que ç’a été autrefois un palais de Benhadad. On y voit une muraille de verre construite par art magique. Il y a dans cette muraille autant de trous qu’il y a de jours dans l’année solaire : le soleil descendant par douze degrés, selon le nombre des heures du jour, entre chaque jour dans l’un de ces trous, et, par là, chacun peut connaître à ces trous quelle heure il est. Au dedans du palais, il y a des maisons bâties d’or et d’argent, grandes comme une cuve, qui peuvent contenir trois personnes, si elles veulent s’y laver ou se baigner. »

Après Galad et Salkah, située à deux journées de Damas, Benjamin de Tudele arriva à Balbek, l’Héliopo-