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Après avoir parcouru les rivages de la mer Morte, dont il goûta le sel, après avoir recherché en Phénicie ce pied du Liban d’où s’échappent les sources du Jourdain, après avoir exploré la plus grande partie du lac de Tibériade, visité le puits de Samarie où le Christ fut rafraîchi par la Samaritaine, la fontaine du désert où s’abreuvait saint Jean-Baptiste, la vaste plaine de Gazan, « jamais labourée depuis, » dans laquelle Jésus bénit cinq pains et deux poissons, Arculphe descendit vers Capharnaüm, dont les restes n’existent même plus ; puis il se transporta à Nazareth, où se passa l’enfance du Christ, et il termina au mont Thabor, situé en Galilée, son voyage proprement dit aux lieux saints.

La relation de l’évêque contient ensuite des détails géographiques et historiques sur d’autres villes qu’il visita, la cité royale de Damas, que quatre grands fleuves parcourent « pour l’égayer », Tyr, métropole de la province de Phénicie, qui, jadis séparée du continent, y fut rattachée par les jetées de Nabuchodorossor, Alexandrie, autrefois la capitale de l’Égypte, que le voyageur atteignit quarante jours après avoir quitté Jaffa, et enfin Constantinople, dont il visita souvent la vaste église où l’on conserve « le bois sacré de la croix sur lequel le Sauveur mourut crucifié pour le salut du genre humain. »

Enfin, la relation du voyage, qui fut écrite sous la dictée de l’évêque par l’abbé de Saint-Columban, s’achève en recommandant aux lecteurs d’implorer la clémence divine pour le saint prélat Arculphe, et de prier aussi