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prie dans la grotte où pria Jésus. Il se rend alors au mont Sion, situé en dehors de la ville, à sa pointe sud ; il remarque en passant le figuier gigantesque auquel, suivant la tradition, se pendit Judas Iscariote, et il visita l’église du Cénacle, maintenant détruite.

En contournant la ville par la vallée de Siloë et en remontant le torrent de Cédron, l’évêque revient au mont des Oliviers, couvert de riches moissons de froment et d’orge, d’herbes et de fleurs, et il décrit, au sommet de la montagne sainte, l’emplacement d’où le Christ s’éleva au ciel. Là, les fidèles ont bâti une grande église ronde, avec trois portiques cintrés, qui, sans toit ni voûte, demeure ouverte sous le ciel nu. « On n’a pas voûté l’intérieur de l’église, dit la relation de l’évêque afin que de ce lieu où se posèrent pour la dernière fois les pieds divins, lorsque le Seigneur s’éleva au ciel sur une nuée, une voie toujours ouverte jusqu’au ciel y conduisît les prières des fidèles. Car, lorsqu’on construisit cette église dont nous parlons, on ne put paver, comme le reste de l’édifice, l’endroit où s’étaient posés les pieds du Seigneur. À mesure que l’on appliquait les marbres, la terre, impatiente de supporter quelque chose d’humain, les recrachait, si j’ose le dire, à la face des ouvriers. D’ailleurs, comme un enseignement immortel, la poussière conserve encore l’empreinte des pas divins, et bien que chaque jour la foi des visiteurs leur fasse enlever cette empreinte, elle reparaît sans cesse, et la terre la conserve toujours. »

Après avoir exploré le champ de Béthanie, au milieu