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le royaume de Magadha. C’était un pays riche, habité par une population compatissante et juste, aimant les discussions philosophiques. Après avoir gravi le pic du Vautour, qui s’élève aux sources des rivières Dahder et Banourah, Fa-Hian descendit le Gange, visita le temple d’Issi-Pattene, que fréquentaient autrefois des mages « volants », atteignit Benarès, dans le « royaume resplendissant », et plus bas encore, la ville de To-mo-liiti, située à l’embouchure du fleuve, à quelque distance de l’emplacement qu’occupe actuellement Calcutta.

En ce temps, une caravane de marchands se préparait à prendre la mer dans l’intention de se rendre à l’île de Ceylan. Fa-Hian prit passage sur leur navire, et, après quatorze jours de traversée, il débarqua sur les rivages de l’ancienne Taprobane, sur laquelle le marchand grec Jamboulos avait donné, quelques siècles auparavant, des détails assez curieux. Le religieux chinois retrouva dans ce royaume toutes les traditions légendaires qui se rattachent au dieu Foe, et il y demeura deux ans à s’occuper de recherches bibliographiques. Il quitta Ceylan pour se rendre à Java, qu’il atteignit après une traversée très-mauvaise, pendant laquelle, lorsque le ciel était sombre, « on ne voyait que de grandes vagues qui s’entre-choquaient, des éclairs couleur de feu, des tortues, des crocodiles, des monstres marins et d’autres prodiges. »

Après cinq mois de séjour à Java, Fa-Hian s’embarqua pour Canton ; mais les vents le contrarièrent encore, et, après avoir subi mille fatigues, il débarqua dans le