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Balistan actuel, pays froid et montagneux où ne mûrit pas d’autre grain que le blé. Là, les religieux se servirent de cylindres sur lesquels sont collées les prières, et que le fidèle fait tourner avec une rapidité extrême. De ce royaume, Fa-Hian passa dans la partie orientale de l’Afghanistan, et il ne lui fallut pas moins d’un mois pour traverser des montagnes, au milieu desquelles, dans les neiges perpétuelles, il signale la présence de dragons venimeux.

Au delà de cette chaîne, les voyageurs se trouvaient dans l’Inde du nord, dans ce pays arrosé par les premiers cours d’eau qui forment le Sind ou l’Indus. Puis, après avoir traversé les royaumes de Ou-tchang, de Sû-ho-to et de Kian-tho-wei, ils arrivèrent à Fo-lou-cha, qui doit être la ville de Peichaver, placée entre Kaboul et l’Indus, et, vingt-quatre lieues plus à l’ouest, à la ville de Hilo, bâtie sur le bord d’un affluent de la rivière de Kaboul. Dans toutes ces villes, Fa-Hian signale surtout les fêtes et coutumes relatives au culte de Foe, qui n’est autre que Bouddha.

Les religieux, en quittant Hilo, durent franchir les monts Hindou-Kousch, qui s’élèvent entre le Tokharestan et le Gandhara. Là, le froid fut tellement violent, qu’un des compagnons de Fa-Hian tomba pour ne plus se relever. Après mille fatigues, la caravane parvint à gagner la ville de Banou, qui existe encore ; puis, après avoir passé de nouveau l’Indus dans la partie moyenne de son cours, elle entra dans le Pendjab. De là, descendant vers le sud-est, avec l’intention de traverser la par-