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l’Indus. Il donna à Néarque une flotte composée vraisemblablement de trente-trois galères, de navires à deux ponts, et d’un grand nombre de bâtiments de transport. Deux mille hommes montaient cette flotte, qui pouvait compter environ huit cents voiles. Néarque descendit l’Indus en quatre mois, escorté sur chaque rive par les armées d’Alexandre. Le conquérant, arriva aux bouches du grand fleuve, employa sept mois à en explorer le Delta ; puis, Néarque mit à la voile, et il suivit la côte qui forme aujourd’hui la lisière du royaume du Béloutchistan.

Néarque avait pris la mer le 2 octobre, c’est-à-dire un mois trop tôt pour que la mousson d’hiver eût gardé une direction favorable à ses projets. Les débuts de son voyage furent donc contrariés, et, dans les quarante premiers jours, à peine fit-il quatre-vingts milles dans l’ouest. Ses premières relâches le conduisirent à Stura et à Coreestis, noms qui ne conviennent à aucun des villages actuels élevés sur la côte. Puis, il arriva à l’île de Crocala, qui forme la baie moderne de Caranthey. Battue par les vents, la flotte, après avoir doublé le cap Monze, se réfugia dans un port naturel que l’amiral dut fortifier pour se défendre contre les attaques des barbares, les Sangariens actuels, qui forment encore une tribu de pirates.

Vingt-quatre jours après, le 3 novembre, Néarque remit à la voile. Des coups de vent obligèrent souvent le navigateur à relâcher sur divers points de la côte, et, dans ces circonstances, il dut toujours se garder contre