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industrieux, qui faisaient un grand commerce d’étain.

Le navigateur gaulois, s’aventurant plus au nord, dépassa les îles Orcades, situées à la pointe extrême de l’Écosse, et il s’éleva sous une latitude assez haute pour que, pendant la saison d’été, la durée de la nuit ne dépassât pas deux heures. Après six jours de navigation, il atteignit une terre nommée Thulé, probablement le Jutland ou la Norvège, qu’il ne put dépasser. « Au delà, dit-il, il n’y avait plus ni mer, ni terre, ni air. » Il revint donc sur ses pas, et, modifiant sa première direction, il arriva à l’embouchure du Rhin, où habitaient les Ostions, et plus loin les Germains. De ce point, il gagna les bouches du Tanaïs, que l’on suppose être l’Elbe ou l’Oder, et il revint à Marseille, un an après avoir quitté sa ville natale. Pythéas, en même temps qu’un hardi navigateur, était un savant remarquable ; il fut le premier à reconnaître l’influence de la lune sur les marées, et à observer que l’étoile polaire n’occupe pas exactement le point par lequel est supposé passer l’axe du globe.

Quelques années après Pythéas, vers 326 avant J.-C., un voyageur grec macédonien s’illustra dans la carrière des explorateurs. Ce fut Néarque, né en Crète, amiral d’Alexandre, qui eut pour mission de visiter toute la côte d’Asie, depuis l’embouchure de l’Indus jusqu’à l’Euphrate.

Le conquérant, quand il eut cette pensée d’opérer une reconnaissance qui devait assurer les communications de l’Inde avec l’Égypte, se trouvait avec son armée à huit cents milles dans les terres, sur le haut cours de